Le site de la roselière de Boumandariel constitue la seule zone humide littorale (sur environ 10 ha) de la Côte Bleue, essentiellement alimentée par les eaux de pluie du bassin versant (1490 ha) et du ruisseau intermittent du Grand Vallat.
Cet espace naturel remarquable, reconnu par divers inventaires officiels, abrite une mosaïque étonnante de milieux complémentaires (peupleraie et ripisylve, mare permanente, grande roselière, plage de sable fin), encadrés par des garrigues et des pinèdes typiquement méditerranéennes, offrant un lieu de vie privilégié pour de nombreuses espèces végétales et animales. On y a déjà recensé :
• plus de 300 plantes sauvages, dont une dizaine d’espèces rares et protégées,
• 125 espèces d’oiseaux, sédentaires ou observées lors des passages migratoires,
• 25 espèces de libellules différentes (sur les 43 connues sur la Côte Bleue),
• Ou encore la Cistude d’Europe, petite tortue aquatique rare et protégée (à ne pas confondre avec la Tortue de Floride, introduite et nettement plus robuste),
• On y croise aussi parfois le renard, le ragondin et même le sanglier sans oublier quelques chauves-souris au crépuscule.
Le sentier botanique, mis en place en 2013 et qu’il convient de ne pas quitter lors de la promenade, permet d’en découvrir les richesses. Cet itinéraire original, bordant la roselière, s’inscrit logiquement dans le cadre plus vaste du Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnées (PDIPR). Le GR passe également au niveau de la plage.
Quelques règles simples et de bon sens, indiquées sur le panneau à l’entrée du site, sont à respecter :
• Ne pas cueillir les plantes,
• Eviter de donner à manger aux animaux sauvages (c’est mauvais pour leur santé !),
• Feux strictement interdits,
• Ne jeter évidemment aucun déchet !
Comme toutes les autres zones humides, la roselière assure également, gratuitement, de nombreuses fonctions écologiques : régulation des inondations, stockage et épuration naturelle des eaux, espace de promenade très apprécié.
Pour toutes ces raisons, le site, pour partie propriété des communes de Sausset-les-Pins et de Martigues (au côté de quelques propriétés privées), est logiquement classé en zone protégée NL (loi littoral) aux documents d’urbanismes en vigueur. Afin d’en garantir la gestion sur le long terme, une convention a été signée entre les deux communes et le Conservatoire des Espaces naturels (CEN) PACA, permettant de mettre en place des actions adaptées aux enjeux et à la fragilité du site.
Rédaction Robin ROLLAND et Monique BARTHELEMY,
Conservateurs bénévoles (CEN PACA) de la roselière
- 1 : Astérolide maritime : rare à l’échelle nationale, cette belle plante (de la famille de la marguerite) se développe en coussinets sur les rochers soumis aux embruns. A protéger impérativement !
- 2 : Ophrys linéaire : petite orchidée sauvage (parmi la trentaine d’espèces d’orchidées présentes dans nos garrigues) fleurissant au mois d’avril
- 3 : Liseron fausse guimauve : avec ses belles et grandes fleurs rose foncé, il colore les talus à l’entrée du village dès le début du printemps
- 4 : Hélianthème à feuilles de lavande : plante rare et protégée, cette plante ligneuse apprécie les coteaux calcaires secs
- 5 : Mauve sylvestre : très commune, elle fleurit pratiquement toute l’année sur les bords de chemins et les talus. Avec ses grandes fleurs, on la repère facilement !
- 6 : Martinet pâle : très rare et migrateur, il revient d’Afrique dès la fin mars pour se reproduire dans le village ou dans les falaises. Bien que lui ressemblant, il ne fait pas parti de la famille de l’hirondelle !
- 7 : Canards colverts : le mâle, très coloré, tranche avec la femelle plus discrète (camouflage efficace lorsqu’elle couve). Plusieurs couples sauvages se reproduisent dans la roselière de Boumandariel
- 8 : Épervier d’Europe : il s’agit probablement du rapace le plus régulier dans le secteur. On l’observe parfois chasser jusque dans les jardins !
- 9 : Cistude d’Europe : il s’agit de la seule tortue sauvage aquatique de France. Rare et protégée, une petite population est présente dans la roselière de Boumandariel. A ne pas confondre avec la Tortue de Floride, introduite et beaucoup plus grosse !
- 10 : Lézard ocellé : plus grand lézard d’Europe (jusqu’à 70 cm avec la queue), il reste très farouche. Le mâle se reconnaît à sa tête plus massive et ses couleurs remarquables.